mardi 31 janvier 2012

Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino

Critique de Si par une nuit d'hiver un voyageur d'Italo Calvino

Résumé :
Quatrième de couverture : Vous, Lecteur, vous Lectrice, vous êtes le principal personnage de ce roman, et réjouissez-vous : c'est non seulement un des plus brillants mais aussi un des plus humoristiques qui aient été écrits dans ce quart de siècle. Vous allez vous retrouver dans ce petit monde de libraires, de professeurs, de traducteurs, de censeurs, et d'ordinateurs qui s'agitent autour d'un livre. Vous allez surtout vous engager dans des aventures qui vous conduiront chaque fois au point où vous ne pourrez plus retenir votre envie d'en savoir plus, et là, ce sera à vous de continuer, d'inventer. Bon voyage.
Italo Calvino imagine un Lecteur fictif qui devient son personnage principal. L'aventure démarre avec une visite du Lecteur à la librairie où il souhaite se procurer "le nouveau roman d'Italo Calvino" à savoir Si par une nuit d'hiver un voyageur. Malheureusement à peine entame-t-il la lecture qu'il se rend compte que son exemplaire présente un défaut d'impression : en effet les feuillets ont été mélangés avec ceux d'un autre livre ! Ainsi, il décide de retourner à la librairie et d'exiger réparation : il demande qu'on lui fournisse l'ouvrage qu'il a déjà commencé en pensant qu'il s’agissait du dernier Calvino. Le texte en question semble être En s'éloignant de Malbork du polonais Tadzio Bazakbal. Malheureusement le Lecteur, accompagné d'une Lectrice, se trouvera contraint par différents procédés à interrompre continuellement la lecture des romans qu'il a commencés pour en entamer d'autres. Italo Calvino nous embarque dans une fabuleuse odyssée au sein d'un palimpseste d'incipits aussi prenants les uns que les autres.

mardi 24 janvier 2012

Flaubert : Esthète?


                Il y a en littérature, une certaine dichotomie entre la littérature engagée et la littérature qui s'attache uniquement au beau. Cette tension entre l'utile est l'inutile a provoqué de nombreux débats toujours vivaces. Dans son ouvrage Les règles de l'art, le sociologue Pierre Bourdieu va s'attacher à peindre le romancier Flaubert comme un de ces artistes autonomes, partisans de l'art pur qui dégagent leurs œuvres de tout ancrage critique dans le réel politique et social. De la même façon, J. Pedraza rend compte du fait que « les critiques ont souvent catalogué Flaubert comme un esthète, se désintéressant de façon suspecte des infrastructures socio-politiques qui sous-tendent l'expérience humaine. ». Peut-on sans ambages classer Flaubert dans la catégorie des esthètes, ces « personne[s] qui affect[ent] le culte exclusif et raffiné de la beauté formelle, le scepticisme à l'égard des autres valeurs (1) » ?
                 Ainsi il existe chez Flaubert des aspects problématiques qui remettent en question toutes les affirmations trop catégoriques. Il s'agira d'évaluer dans quelle mesure Flaubert s'inscrit effectivement dans cette tendance esthétique symbolisée par le courant de « l'Art pour l'Art » pour ensuite s'attacher à analyser une certaine tendance à la critique des réalités présente dans ses œuvres. L'éventualité d'une appréhension face à la prise de position est aussi un facteur signifiant qu'il conviendra de mettre en lumière.


mercredi 4 janvier 2012

Le Magasin des Suicides de Jean Teulé

Critique du Magasin des Suicides de Jean Teulé

Résumé :
Quatrième de couverture : Vous avez raté votre vie? Avec nous, vous réussirez votre mort! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...
Les affaires vont bon train pour la famille des Tuvache. En effet, les temps sont durs et les humeurs noires une aubaine pour des marchands de mort! Cela tombe bien car Mishima Tuvache, sa femme et ses enfants tiennent un magasin particulier qui propose à ses clients la réussite de leur... suicide! Des cordes pour la pendaison, des pommes empoisonnées, des sabres de samouraïs pour le hara-kiri (seppuku), des poisons : autant d'outils qui nous assurent de bien réussir notre passage vers "l'autre-côté". Ici, l'ennemi des profits c'est... le bonheur!