mardi 26 juin 2012

Les Forestiers de Thomas Hardy

Critique de Les Forestiers de Thomas Hardy

Résumé :
Quatrième de couverture : Lorsque Grace Melbury revient dans le petit hameau boisé de Little Hintock, après ses études, son avenir est depuis longtemps tracé, déterminé par une promesse intérieure faite entre son père et celui de Giles Winterborne, décédé. Grace et Giles sont promis l'un à l'autre, ils se marieront. Mais Grace a grandi. Elle a découvert, hors des frontières de son village, une tout autre vie, d'autres rêves. Portée par l'ambition et ses nouvelles aspirations, elle tombe dans les bras du beau, irrésistible et troublant Dr Edred Fitzpiers. Mais ce chemin n'est-il pas à mille lieues de ses envies sincères, de ses affection profondes?
"Hardy n'a rien écrit de plus intelligent, de plus ému, de plus parfait. C'est une perle sans défaut, d'un orient incomparable", écrit André Gide dans son Journal, à propos du roman le plus injustement méconnu de l'auteur anglais.
Grace Melbury est une jeune fille élevée dans un petit village perdu en pleine forêt. Son père l'envoie à la ville suivre une bonne éducation afin qu'elle puisse acquérir un esprit fin et s'élever au-dessus de sa condition. Lorsqu'elle revient, la vie n'a pas changé dans le petit patelin de Little Hintock. Elle est toujours promise au jeune Giles Winterborne : un jeune paysan honnête et aimant. Mais elle, est-elle restée la même? L'arrivée d'un homme - le docteur Fitzpiers - dans le village va-t-elle changer le cours normal des évènements?

jeudi 21 juin 2012

À la rencontre de... Jésus-Christ d'Alain de la Morandais

Critique de À la rencontre de... Jésus-Christ d'Alain de la Morandais

Résumé :
Quatrième de couverture: Ce portrait du Christ que livre ici Alain de la Morandais sous la forme d'un récit intime et chaleureux a ceci d'original qu'il est chrétien. C'est une originalité bien étonnante et même paradoxale mais qui révèle sans doute l'oubli de notre temps. L'heure est en effet aux descriptions anthropologiques d'un Jésus plus ou moins historique et qui passent sous silence ce fait décisif que le Christ est avant tout l'une des plus originales méditations sur Dieu et sur le sens du Divin. Au lieu, comme c'est désormais toujours le cas, d'inventer un Jésus du passé ayant eu ou non des femmes, des frères, 33 ans ou 40 ans à sa mort... bref au lieu de spéculer et même de fantasmer une idole archaïque, l'auteur a voulu partager les façons dont la présence du Christ s'est manifestée dans sa vie. Nous découvrons ainsi avec lui comment cette présence ne se réduit jamais à l'idée qu'on s'en fait, mais qu'elle décline, toujours nouvelle et nécessaire, à mesure que la vie nous adresse ses défis. Ce Jésus qui vient à la rencontre fut certes un jour homme de Judée, mais il demeure dans l'essentiel un visage insaisissable et pourtant omniprésent du Salut.
Alain de la Morandais est encore jeune lorsqu'il entend pour la première fois "l'appel", ce sentiment indescriptible qu'il lui fait entamer une quête vers la Foi à laquelle il était destiné à consacrer toute sa vie. Ce petit texte n'est pas une étude historique sur Jésus-Christ, ce n'est pas non plus un texte dévot sur l'expérience de la religion. L'auteur nous présente simplement la création et l'évolution d'une relation au Christ à travers la recherche du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

mardi 19 juin 2012

Une mémoire pour l'oubli de Mahmoud Darwich

Critique de Une mémoire pour l'oubli de Mahmoud Darwich

Résumé :
Quatrième de couverture : En ce jour d'août 1982, les troupes israéliennes assiègent Beyrouth et la résistance palestinienne se résout à un nouvel exil. Prisonnier entre les murs de son appartement, dans la ville bombardée, Mahmoud Darwich tente douloureusement de rallier le territoire impossible de la mémoire. Pour dire la complexité du réel, les angoisses de l'enfermement, la folie de la guerre et l'au-delà des souvenirs et des espoirs, l'écrivain compose un récit mêlant dialogues imaginaires, textes du patrimoine arabe classique et poèmes en prose.
Chronique amoureuse d'une ville ou la violence mortelle a effacé les frontières supposées du corps et de l'esprit, de l'amour et du politique, Une mémoire pour l'oubli recueille les fragments d'un passé éclaté et témoigne de l'inévitable travail du deuil et de l'oubli. 
À quoi peut bien penser un homme retranché dans son appartement au beau milieu d'une ville bombardée? Entre le café matinal, l'eau, le chant des oiseaux ou encore l'identité d'un peuple, l'esprit du poète vagabonde de sujets en sujets et jamais ne se fixe pour éviter l'horreur. Cependant, les préoccupations graves et les souvenirs douloureux n'ont de cesse de resurgir et viennent confirmer la cruelle réalité : Beyrouth, un jour d'août 1982.


jeudi 14 juin 2012

Bouvard et Pécuchet de Flaubert

Critique de Bouvard et Pécuchet de Flaubert

Résumé :
Quatrième de couverture : "Bouvard et Pécuchet  est une Odyssée. 
La littérature (profane - c'est-à-dire la vraie) commence avec Homère (déjà grand sceptique) et toute grande oeuvre est soit une Iliade soit une Odyssée, les odyssées étant beaucoup plus nombreuses que les iliades : le Satiricon, La Divine Comédie, Pantagruel, Don Quichotte, et naturellement Ulysse (où l'on reconnaît d'ailleurs l'influence directe de Bouvard et Pécuchet) sont des odyssées, c'est-à-dire des récits de temps pleins. Les iliades sont au contraire des recherches de temps perdu : devant Troie, sur une île déserte ou chez les Guermantes." Raymond Queneau
Lors d'une journée très chaude, Bouvard et Pécuchet, deux hommes sans histoires, se rencontrent pour la première fois sur le boulevard Bourdon. Ils se découvrent des avis communs sur beaucoup de sujets et se rendent compte qu'ils exercent tous deux le métier de copiste. C'est le commencement d'une solide amitié qui les mènera, quelques temps plus tard, à s'installer dans une maison de campagne grâce à un héritage. Intéressés par toutes sortes de choses, ils se lancent dans de multiples expériences visiblement toutes vouées à l'échec. Y a-t-il ici de la bêtise ou du génie?


mercredi 13 juin 2012

La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric

Critique de La Nuit des enfants rois de Bernard Lenteric

Résumé :
Quatrième de couverture : Tout commence une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l'horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept, ils sont un. Ils sont un seul esprit une seule volonté. Celui qui l'a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. À moins qu'il ne soit de leur côté... Alors, s'ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, la Nuit des enfants rois.
Ils sont sept. Rassemblés par un ordinateur surpuissant, ces enfants surdoués sont visiblement promis à réaliser de grandes choses ensembles. Cependant, un soirs où ils se réunissent secrètement pour la première fois à Central Park, ils sont attaqués violemment par une bande de criminels. À partir de là, tout change. Les enfants décident de conjuguer leurs forces pour faire le mal. Et si la seule personne capable de les arrêter était celle qui les avait réunis?

mardi 12 juin 2012

Voyage au Congo suivi de Le Retour du Tchad d'André Gide

Critique de Voyage au Congo suivi de Le Retour du Tchad d'André Gide

Résumé :
Quatrième de couverture : Récit d'un séjour en Afrique Équatoriale Française où l'émerveillement devant la nature sauvage se conjugue à l'indignation face au sort des colonisés. Un des premiers réquisitoires contre le colonialisme, bref, mais efficace et réaliste.
Porté par un désir d'ailleurs et un rêve de jeunesse, André Gide part pour l'Afrique Équatoriale Française où il réalise un voyage à pied, en bateau et en voiture. C'est au plus près des indigènes qu'il passe ses journées découvrant ainsi les merveilles du pays autant que les atrocités coloniales qu'il prend le parti de dénoncer dans son texte. Le grand sens de l'observation ainsi que la recherche perpétuelle de sentiers nouveaux qui caractérisent la démarche d'André Gide font tout le prix de ce récit de voyage qui s'avère être beaucoup plus qu'un compte-rendu des événements au jour le jour. L'émerveillement, la stupéfaction et l'horreur se conjuguent dans ce texte pour venir former une kyrielle d'émotions qui gravitent autour des mots et viennent le nourrir de sentiments contraires.

lundi 11 juin 2012

L'Iris de Suse de Jean Giono

Critique de l'Iris de Suse de Jean Giono

Résumé :
Quatrième de couverture : "L'iris de Suse n'a jamais été une fleur (il n'y a pas d'iris à Suse) ; c'était en réalité un crochet de lapis-lazuli qui fermait les portes de bronze du palais d'Artaxerxès (voir Mme Dieulafoy).
Ici, il n'est qu'un os minuscule, pas plus grand qu'un grain de sel (au surplus inventé) qui crochète la voûte crânienne des oiseaux.
Que de merveilles dans un crâne d'oiseau (imaginez!), autant que dans un palais persan.
J'ai eu plusieurs fois l'intention d'intituler ce récit L'Invention du zéro ; en effet, un de mes personnages est en définitive amoureux de ce symbole qui remplace dans la numération finie les ordres d'unités absentes et multiplie ainsi à l'infini toutes les mathématiques.
C'est aller plus loin que la lune, mais qui le saura?" Jean Giono
Tringlot est un enfant de l'assistance publique. Avec une bande de brigands il sillonne le pays en accumulant les larcins et les crimes. Un jour, poussé par la passion de l'or, il trahit ses comparses et s'enfuit avec le butin. Commence alors une traque sans merci, Tringlot se cache dans les montagnes avec l'aide du berger Louiset qui lui apprend l'amour de la terre. Tringlot va ensuite rencontrer Casagrande, un personnage de médecin qui habite le château de Quelte en compagnie de la baronne, un personnage féminin particulier qui après la mort de son mari semble s'être jetée corps et âme dans une passion destructrice avec Murataure, le forgeron du village. Casagrande passe ses journées à nettoyer des squelettes d'oiseaux et d'autres petits animaux afin de les reconstruire. Ce dernier apprend à Tringlot l'amour de l'essence, de la vie dans sa plus simple expression. Grâce à ces enseignements et à sa rencontre avec l'Absente - ce personnage de femme énigmatique qui semble souffrir d'autisme - Tringlot va troquer son amour de l'or contre une passion bien différente et bien plus précieuse...

samedi 9 juin 2012

Debout les morts de Fred Vargas

Critique de Debout les Morts de Fred Vargas

Résumé :
Quatrième de couverture : Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l'a planté là? Pourquoi? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on retrouve un cadavre calciné. Est-ce le sien? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique.
C'est un jour comme les autres, pourtant quelque chose a changé dans la vie de Sophia Siméonidis, une ancienne cantatrice. Il y a d'abord cet arbre dans le jardin qui est apparu soudainement comme par enchantement, ensuite ces étranges nouveaux voisins tous plus déjantés les uns que les autres. Mais la vie continue dans son quartier paisible... jusqu'à ce qu'on découvre la disparition pure et simple de la cantatrice! Les nouveaux voisins, ces trois colocataires déjantés qui avaient eu le temps de faire connaissance, entreprennent alors une enquête pour comprendre les faits et pour la retrouver. Et si le secret se cachait entre les racines de l'arbre?

vendredi 8 juin 2012

Firmin de Sam Savage

Critique de Firmin de Sam Savage

Résumé :
Quatrième de couverture : Firmin, autobiographie d'un grignoteur de livres raconte l'histoire d'un rongeur érudit qui a vu le jour dans les sous-sols d'une librairie de Scollay-Square, vieux quartier en péril du Boston des années 1960. Plein d'appétit pour les mots, épris de nourritures spirituelles autant que terrestres, Firmin ne peut communiquer tous ses coups de coeur ni exprimer ses détresses. Il voit avec révolte se déliter sa race comme son quartier, cernés par l'incompréhension des hommes et les mécanismes du profit. Mais la rencontre avec un romancier marginal le sauve du pessimisme ambiant. C'est un hommage aux valeurs de l'écrit et aux singularités de toutes les espèces, l'aventure de Firmin est aussi un intéressant trait d'union entre littérature, exclusion et résistance.
Firmin est né dans une librairie en même temps qu'une grande portée de ses frères et soeurs. Très tôt il goûte donc au papier encré des livres qui devient peu à peu sa principale nourriture. Firmin est différent des autres rats : il ne s'intéresse pas aux rues sales dans la nuit, ni aux poubelles remplies de sandwichs entamés et de bouteilles de bières en verre. Lui, ce qui l'intéresse, c'est surtout de sortir au cinéma le soir pour regarder les films pornographiques diffusés après minuit et observer le gérant de la librairie où il habite pour tenter de devenir son ami. Mais être un rat de librairie n'est pas de tout repos et Firmin sera confronté à de nombreux problèmes.

jeudi 7 juin 2012

La Maison du Chat-qui-pelote de Balzac

Critique de La Maison du Chat-qui-pelote de Balzac


Résumé :
Quatrième de couverture : Cette nouvelle, écrite en 1829 et plus tard placée par Balzac en ouverture de La Comédie humaine, est un tableau vrai, tableau de Paris commerçant - le Marais et la rue Saint-Denis - que l'écrivain prend plaisir à peindre. Un tableau des moeurs également, et son premier titre, Gloire et malheur, laissait plus directement deviner que s'y jouait le destin d'une femme : "les humbles et modestes fleurs, écloses dans les vallées, meurent peut-être quand elles sont transplantées trop près des cieux, aux régions où se forment les orages, où le soleil est brûlant."
Mademoiselle Augustine Guillaume est une jeune fille issue de la petite bourgeoisie du commerce. Elle habite une drôle de bâtisse de la rue Saint-Denis et y mène une vie ordinaire et rangée jusqu'au jour où un promeneur atypique s'arrête devant la devanture de la maison du Chat-qui-pelote qui sert à la fois d'atelier, de magasin et de logement à la famille Guillaume. Ce flâneur solitaire n'est autre que Théodore de Sommervieux, un jeune peintre noble, qui est fasciné par les apparitions d'Augustine à sa fenêtre le matin. Emporté par la grâce de son modèle il décide de la peindre. Une intrigue amoureuse se construit alors entre les deux protagonistes et Augustine - contre les convenances de sa classe - se marie avec lui. Mais qu'en est-il de la viabilité de ce mariage? Le récit d'une vie foudroyée.

mercredi 6 juin 2012

La joueuse de go de Shan Sa

Critique de La joueuse de go de Shan Sa

Résumé:
Quatrième de couverture : Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. "Le bonheur est un combat d'encerclement." Sur le damier, elle bat tous ses prétendants.
Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain : un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur qui tue, pille, torture.
Place des Mille Vents, une jeune chinoise joue au go contre des inconnus de passage, ou des habitués dont les stratégies n'ont plus aucun secret pour elle. Ses journées se partagent entre les cours, ses amies de classe, sa famille et les deux jeunes Min et Jing qu'elle a rencontré récemment. Mais entre les amours naissants et ses soucis d'adolescente il y a aussi la guerre qui fait rage et les militaires japonais qui se rapprochent petit à petit de son monde jusqu'à pénétrer ses rêves de jeune fille. Car qui est-il ce jeune inconnu qu'elle n'arrive pas à vaincre sur une partie de go qui semble sans fin? Une histoire tendre sur fond de tragédie.

mardi 5 juin 2012

Si c'est un homme de Primo Levi

Critique de Si c'est un homme de Primo Levi

Résumé :
Quatrième de couverture : "On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité." (Angelo Rinaldi)
Si c'est un homme apparaît comme un grand texte de la littérature concentrationnaire. Il s'agit du témoignage de l'expérience des camps de Primo Levi. Au jour le jour, le lecteur partage le quotidien des déportés sans éclairage pathétique superflu. La réalité dans toute sa hideur. C'est un texte violent qui nous met face à l'inhumain. Ici, l'ennemi n'a pas de visage : c'est le bloc anonyme de l'idéologie fasciste tout entier qui est pointé du doigt et non ses subordonnés qui semblent n'être que des membres sans consciences propres d'un corps plus vaste. Ce témoignage relate donc l'horreur qui est d'autant plus frappante qu'elle s'ancre effectivement dans  l'Histoire contemporaine.